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Le salon de Dame Bérangère.
Au fond, de grandes croisées par lesquelles on voit passer les personnages.
Derrière, le parc.
Tapisseries,carrelage que Cendrillon nettoie quand le rideau se lève.
L’horloge sonne cinq heures

CENDRILLON, puis SIEUR THIBAULT

CENDRILLON
Ah, quelle agitation règne dans la maison !
Depuis le déjeuner ce n’est qu’un va-et-vient
De gens fort affairés. Et pour quelle raison ?
Agathe à mes questions rit et ne répond rien.
Un grand évènement se prépare, je pense ;
Ah, j’aimerais tant savoir quoi...

SIEUR THIBAULT
Je ne suis pas trop mal, je crois,
Dans mes atours de réjouissances.

CENDRILLON
Ah, Papa que vous voilà beau !

SIEUR THIBAULT
C’est mon habit de cour.
Peux-tu arranger mon jabot ?
C’est qu’il y a de longs jours
Que je ne l’ai eu sur le dos...

CENDRILLON
Là ; il est à ravir. Mais pourquoi...

SIEUR THIBAULT
Eh, nigaud,
Tu le sais bien pourquoi : le Prince est de retour
Et défile tantôt en tête de ses troupes.
Cinq heures déjà ! Houp, houp, houp !
Il faut que je m’en aille

CENDRILLON
Quoi, vous allez le voir ?

SIEUR THIBAULT
Toi aussi petite ouaille !
Nous nous retrouverons au bal.

CENDRILLON
Au bal ?

SIEUR THIBAULT
Ah ça, tu n’es donc au courant de rien !
Quel enfant distrait que le mien !
Pour fêter de son fils le retour triomphal,
Le Roy lui donne un bal dans l’espoir, on l’assure
Qu’il y choisisse une future.
Tu dois donc t’y trouver comme toutes les filles.

CENDRILLON
Oh, mais c’est merveilleux !

SIEUR THIBAULT
Ha,ha, ton oeil pétille !
Quel retard, mes aieux !
Enfant, sans plus tarder, adieu ;
Il faut que tu t’habilles !

(il sort)

CENDRILLON
Papa, vous savez bien que je n’ai que guenilles !
Il est parti ! Ha, Dieux !
Mais peut-être qu’un coup d’aiguille
Dans des tissus point trop vieux...
Courons.




"Cendrillon" de Jean-Baptiste Fronty est un texte déposé © FRONTY - Contact