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LE PRINCE JOUR, CENDRILLON, SIEUR THIBAULT, GUIGNOL

GUIGNOL
Ah, ça ! Heureusement que j’ai du flair !
Mais Prince je dois être juste ;
Votre idée était exemplaire :
Tandis qu’on vous croyait dans votre lit auguste,
Perdu dans vos augustes déraisons,
Avecques moi, incognito,
Vous fouilliez les maisons
Tandis que le hérault
Délivrait son message.
C’est là l’auguste idée d’un sage !

Jour
Et c’est là d’un bouffon l’heureuse vigilance.

CENDRILLON & SIEUR THIBAULT
Merci, sans vous, monsieur Guignol...

GUIGNOL
Et sans la cruelle abstinence
Du malheureux Gnafron qui tenait votre rôle,
Et crut mourir d’inanition,
Refusant collations,
Refusant bonne chère
Et ce qui lui coûta plus cher,
Refusant tous les vins !

Jour
Il n’a pas attendu en vain
Et fort copieusement se vengera ce soir.
Baron, allez donc prévenir le Roy
Que l’on peut préparer les noces sans surseoir !

SIEUR THIBAULT
Eh, le baron, c’est moi...

Jour
Et surtout, que la vraie fiancée est retrouvée ;
Tant le rapport alarmant
Qu’a dû lui faire le Grand-Chambellan
Aura pu l’éprouver...

SIEUR THIBAULT
Bien, votre Altesse.
(Sieur Thibault sort)

Jour
Est-ce que je me flatte ?
Est-ce vous, est-ce vous tout près de moi ?

CENDRILLON
Ah, Prince je crois que mon coeur éclate.
Ah, que de cet émoi
Et que de ce moment nous étions assoiffés !

GUIGNOL
Ah, s’il fallait toujours compter dessus les fées !




"Cendrillon" de Jean-Baptiste Fronty est un texte déposé © FRONTY - Contact