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LE GRAND DUC DE PARFAY, DAME BERANGÈRE, AGATHE, FÉLICIE, LE PRINCE JOUR

JOUR
Que se passe-t-il donc ici ?

PARFAY
Ah, monsieur nous allons à Jour rendre la vie :
La jeune fille est là !

JOUR
Comment, c’est impossible !

PARFAY
Et c’est pourtant bien vrai ! Je m’en vais le quérir
Et par ce fait nouveau de son mal invincible
Dans un éclat de joie, à jamais le guérir !

JOUR
(ôtant son manteau)
C’est inutile !

PARFAY
Altesse,
Vous étiez donc sorti de vos appartements !
Il faut que je me presse
De porter la nouvelle à vos heureux parents,
Et d’une si belle aventure
Faire un joli volume !
Allons vite à ma plume ;
Vite, à mes écritures !
(il sort)

DAME BÉRANGÈRE
Voyez Prince, combien la pantoufle lui sied :
Ma fille sera votre épouse.

AGATHE
Il faudra bien que vous m’aimiez,
Si vous ne voulez pas que je sois trop jalouse.

JOUR
Elle lui va, c’est vrai ! Pitié !
Que faut-il que je fasse ?

FÉLICIE s’éveillant
Mon Sire, elle a triché ! Regardez donc les traces
De son sang vermillon qui coule sur ses pieds !

DAME BÉRANGÈRE
Tais-toi donc malheureuse !

FÉLICIE
Bien fait pour la tricheuse.

JOUR
Que veut dire ce sang ?

AGATHE
...

JOUR
Allez, je condescends
A vouloir pardonner l’indigne trahison
De votre péronnelle, à la condition
De ne la voir jamais.

AGATHE
Mais Votre Sire, mais...

FÉLICIE
Moi je n’ai pas triché Votre Illustration.

JOUR
Allons, qu’on sorte sans attendre !

AGATHE
Oh !

FÉLICIE
Hi, hi ! Qu’est-ce qu’on va prendre...
(elles sortent)

DAME BÉRANGÈRE
Prince, c’est inoui ; la pantoufle lui va
Vous n’aviez pas parlé de sang dans votre édit,
Et je m’en vais tout de ce pas...

VOIX DU HERAULT
Sieur Thibault et sa fille Cendrillon !

DAME BÉRANGÈRE
Comment ! C’est impossible ! Eux, eux ici
Prince vous ne pouvez recevoir la souillon
Qui nettoie ma maison !

Jour
Madame, taisez-vous ! Guignol avait raison.




"Cendrillon" de Jean-Baptiste Fronty est un texte déposé © FRONTY - Contact