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LE GRAND DUC DE PARFAY, GUIGNOL, LE ROY CREPIN, GNARFRON, LA REINE CLORINDE

PARFAY
Prince, c’est insensé
Et tout le monde attend.
Mais où est-il passé ?
Ah, que de contre-temps !

GUIGNOL
C’est que ta valse l’a fait fuir,
Il ne voulait pas qu’on la joue.

PARFAY
Tous étaient surpris de ne pas le voir venir,
Il fallait bien boucher le trou !

CREPIN
Que fait donc cet original ?
La Reine Clorinde est furieuse.
Il doit ouvrir le bal :
La règle est impérieuse.

PARFAY
Tout le monde se lasse.
Je vais dire à l’orchestre
D’enchaîner sur un air vivace,
Mon Lamento de Clytemnestre,
Par exemple : c’est gai.

GUIGNOL
C’est long !

PARFAY
Justement imbécile :
Le chercher nous pourrons.

(Parfay sort)

CREPIN
Mais enfin où est-il ?

GUIGNOL
Alors là, mes yeux s’écarquillent :
Sire, voyez là-bas,
jour avec une jeune fille
Blottie entre ses bras.

CREPIN
Mais elle est ravissante !

GUIGNOL
Majesté votre fils nous surprendra toujours.

CREPIN
Vois la grâce naissante
Des timides amours.

GNAFRON
Pitié pour les musicophiles !
Trouvez le Prince, mes bons maistres
Ou sinon le nain nous refile
Son Lamento de Clytemnestre !
Oh, c’est miraculeux.

CLORINDE
Crépin, c’est scandaleux,
Vous n’êtes pas assez sévère.
Jour doit ouvrir le bal et avant qu’il soit peu !

CREPIN
Chut. Le bal est ouvert.

GUIGNOL & GNAFRON
Oui. Le bal est ouvert.

(les bouffons sortent)

CLORINDE
Quoi, le bal est ouvert ?

CREPIN
Mais oui : voyez ma chère.

CLORINDE
Ah, comme ils sont charmants !
Du succès de ce bal nous pouvons être fiers !
Ils me rappellent nos vingt ans.
Tout cela m’attendrit, non, vrai, que je suis dinde...

CREPIN
Venez danser, chère Clorinde.




"Cendrillon" de Jean-Baptiste Fronty est un texte déposé © FRONTY - Contact